CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS
Les actions anthropiques modifient les paysages et les conditions de vie des populations avec une rapidité accrue lorsqu’elles sont exacerbées par les crises. Dans plusieurs régions du monde, et en particulier en Afrique subsaharienne, ces modifications sont liées à des tensions sociales et/ou intercommunautaires qui débouchent souvent sur des conflits armés. Ainsi, depuis 1990, ces conflits armés avec leurs corollaires ont mis plus de 80 millions d’hommes et de femmes en situation de famine et engendré plus de 23 millions de réfugiés. A cause des conflits, les ressources consacrées aux programmes de développement nationaux sont détournées à d’autres fins.
Dans ces périodes de tension, la fragilité ou même la disparition des systèmes de contrôle des territoires ruraux entraîne en pays tropical le développement subreptice de spéculations agricoles telles que le cacaoyer, le caféier, l’anacarde, l’hévéa, etc. et suscite souvent l’afflux d’immigrés dans certains pays en crise. Ce déséquilibre se traduit par une modification forte des paysages qui sont l’image la plus précise des potentialités agricoles, pastorales et forestières du territoire. Les déplacements de populations qui accompagnent ces modifications des paysages sont souvent source de conflits récurrents entre communautés d’immigrés et communautés locales pour l’accès à la ressource foncière.
Les outils statistiques traditionnels de collecte de données sur les potentialités du territoire sont alors abandonnés en raison de l’insécurité. Des technologies innovantes – en particulier la télédétection – et des observations de terrain adéquates sont donc nécessaires pour connaître l’évolution des régions qui ont subi des conflits.
Pour faire le point sur ces nécessités, le colloque de mai 2017 examinera en détail, les relations entre les actions humaines et les dynamiques des paysages d’Afrique subsaharienne, ainsi que leur influence sur la sécurité alimentaire.
OBJECTIFS ET ORGANISATION
L’objectif général du colloque est d’organiser une rencontre scientifique et technique entre experts, chercheurs, enseignants, acteurs d’ONG ou de bureaux d’études, et services techniques des institutions publiques ou privées s’intéressant aux écosystèmes terrestres subsahariens ainsi qu’aux pressions qui s’y exercent. Il s’agira précisément d’offrir un cadre de concertation pour sensibiliser, former et échanger sur les expériences réalisées et les perspectives opérationnelles des données et produits élaborés dans des disciplines scientifiques diverses.
Le colloque permettra aussi de confronter et vulgariser les résultats des recherches portant sur les dynamiques paysagères en période de conflits ainsi que leurs influences sur la gestion et la disponibilité des terres agricoles et la sécurité alimentaire. Il regroupera également des chercheurs en écologie du paysage pour porter des réflexions sur les orientations de cette discipline en Afrique subsaharienne.
Le colloque se déroulera sous forme de communications scientifiques et techniques, ainsi que d’échanges avec des décideurs, des experts et des acteurs d’ONG au cours d’ateliers spécifiques.
THÈME PRINCIPAL ET SESSIONS
Le thème général du colloque est : Conflits, actions humaines, sécurité alimentaire et dynamiques des paysages d’Afrique subsaharienne.
Conflits : guerres, tensions communautaires, perturbations, etc. Actions humaines : agriculture, migrations, déforestation, urbanisation, eau, pollution, etc.
Il s’articulera autour de cinq (5) sessions thématiques.
Session 1 : Identification et dynamiques des paysages en périodes de conflits ; Mots clés : télédétection et vérité terrain, dynamiques des paysages, conflits (inter) communautaires, anthropisation, troubles sociaux, perturbations, guerre, forêt, savanisation, espaces agricoles.
Session 2 : Mouvements des populations, agriculture et gestion foncière ; Mots clés : agriculture de rente, pression foncière, gestion participative, cohésion sociale, travail des enfants, filières d’immigration, modes d’acquisition des terres.
Session 3 : Systèmes agraires, sécurité alimentaire et gestion de l’espace ; Mots clés : cultures de rente, systèmes culturaux, intrants agricoles, indices de sécurité alimentaire, production agricole, reconversions agricoles, stratégie de sécurité alimentaire.
Session 4 : Espaces, services écosystémiques et qualité de vie des populations; Mots clés : pauvreté, bien-être de la population, travail / scolarisation des enfants, genre, produits forestiers non-ligneux, Economie rurale, infrastructures socio-économiques.
Session 5 : Méthodes de monitoring ; Mots clés : suivi des dynamiques des paysages, suivi des flux migratoires, suivi de la sécurité alimentaire, modélisation.
CONFÉRENCIERS INVITÉS
- Professeur Jan BOGAERT, Université de Liège, Belgique
- Professeur Jean Pierre CHAUVEAU, IRD, France
- Professeur Michel GODRON, France
- Monsieur Yacouba SANGARE , député à l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire
- Professeur Kouassi Brédoumi Soumaila TRAORE , ministère de l’agriculture, Côte d’Ivoire
- Colonel Adama TONDOSSAMA, Office Ivoirien desP arcs et Reserves
- Professeur Daouda HAIDARA, président de l’Académie des Sciences, des Arts, des cultures d’Afrique et des Diaspora Africaines
PUBLIC CIBLE
- Communauté scientifique et technique impliquée dans la gestion des écosystèmes naturels ou artificialisés.
- Utilisateurs des outils de monitoring des dynamiques des paysages tropicaux, des flux migratoires, des alertes de l’insécurité alimentaire dans les pays en développement.
- Enseignants, chercheurs, techniciens et étudiants en écologie du paysage, en télédétection, en sociologie rurale, en anthropologie africaine et en économie agricole.
- ONG et Bureaux d’étude impliqués dans des questions relatives aux migrations, au travail des enfants, au genre, aux droits de l’homme en Afrique subsaharienne.
- Décideurs politiques et services techniques des ministères en charge des forêts et de l’environnement, des migrations et de l’agriculture.
- Bailleurs, agences de coopération et acteurs de l’assistance technique.
COMITÉ SCIENTIFIQUE
- Prof. BOGAERT Jan (Université de Liège, Belgique)
- Prof. GODRON Michel (France)
- Prof. CHAUVEAU Jean-Pierre (IRD, France)
- Prof. ANDRIEU Julien (Université Nice Sophia Antipolis, France)
- Prof. SINSIN Brice (Université d’Abomey Calavi, Benin)
- Prof. ASSI-KAUDJHIS (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)
- Prof. AKANVOU Louise (CNRA, Côte d’Ivoire)
- Prof. KOUASSI Kouakou Lazare (Université Jean Lorougnon Guédé, Côte d’Ivoire)
- Dr MERTENS Benoit (IRD, France)
- Dr ZERBO Roger (Université de Ouagadougou, Burkina Faso)
- Dr KOUAMÉ Séverin (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire)
- Dr BAMBA Issouf (Université Jean Lorougnon Guédé, Côte d’Ivoire)
- Dr SANGNE Yao Charles (Université Jean Lorougnon Guédé, Côte d’Ivoire)
- Dr KOUASSI Henri (Université Jean Lorougnon Guédé, Côte d’Ivoire)
- Dr BARIMA Yao S. Sabas (Université Jean Lorougnon Guédé, Côte d’Ivoire)
PARTICIPATION
Les participants à ce colloque ont recevront des messages de confirmation du comité d’organisation. 100 participants sont attendus.
Le colloque se tiendra à Daloa (Côte d’Ivoire), du 10 au 12 mai 2017.
L’arrivée des participants hors Côte d’ivoire est prévue le 8 mai 2017 à Abidjan. Les participants rejoindront Daloa le lendemain en bus en passant par une escale touristique à Yamoussoukro.
FRAIS D’INSCRIPTION
Les frais d’inscription au colloque s’élèvent à 150 000 FCFA ( ≈ 230 €) pour les participants venant hors de Côte d’Ivoire et 50 000 FCFA pour les locaux. Ces frais sont payables sur place, le 1er jour du colloque.
Les frais des billets d’avion sont à la charge des participants.
Pour toutes informations complémentaires, veuillez contacter le comité d’organisation à l’adresse email : colloque.daloa.2017@gmail.com
L’ensemble des documents relatifs au colloque est disponible sur le site www.griepe.net
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